levieuxfossile

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Les copains d'abord

Sternes et goélands tournoient et s'abattent en cris stridents dans le champ voisin. Il va faire tempête.
Déjà, les portes claquent dans la maison et les aulnes qui bordent la rivière, bruissent avec inquiétude. Moi, dans mon bureau, je crois entendre le claquement des haubans. C'est un leurre. Ste Yvonne, amarrée dans le vieux bassin de Honfleur, va danser et tirer sur ses aussières, en toute sécurité. J'aimerais être à bord, écartant mes jambes pour mieux épouser le roulis, verser dans les verres de l'amitié un vin franc. Nous sommes une bande de vieux copains, les copains d'abord, on m'appelle capitaine, il y a le bosco, les gabiers, tous anciens marins amoureux des vieux gréements. La chanson de Brassens est d'actualité car nous ne sommes plus tout jeunes et quand l'un manque à bord, c'est qu'il est souffrant. Aussi, nous buvons à sa santé retrouvée.
Un héron a élu domicile sous les branches basses qui ombrent les berges de la rivière. Un héron cendré. Son envol est lourd et claque comme des voiles qui faseyent. C'est ici déjà presque la mer, te dis-je.
Et ce bonheur me suffit bien.

                              Publié par : http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html

 



04/11/2009
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