levieuxfossile

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Extrait "L'Affaire du 15 pouces"

"C'est toujours comme cela. Elle goûte mes lèvres à petits baisers, j'ouvre alors le premier bouton de son corsage. Ce jour-là, il y en avait six. J'ai écarté les pans du chemisier. Mademoiselle Andrée portait un soutien-gorge rouge.

Pardi ! Je l'ai dégrafé.

Elle a approché mon visage contre son sein droit, celui qui est orné d'un grain de beauté.

Nous entendions le vent se briser contre la porte-fenêtre. Il virait au grand vent d'ouest. La chaudière ronronnait chaudement.

J'ai glissé la fermeture de la jupe, juste assez pour passer ma main. Alors mademoiselle Andrée a commencé à se détendre. Puis son ventre a roulé comme une petite houle. Doucement d'abord, et de légers gémissements ont jailli de sa gorge, comme le chant des vagues rythmant la petite houle. Le vent a soufflé plus fort. Mademoiselle Andrée a sursauté en bloquant ma main. Le silence. Et la main à nouveau. Et les gémissements plus rauques.

Lorsqu'elle a poussé un long râle, j'ai été soulagé parce que j'étais mal assis, le dos coincé, et j'avais mal. En retirant ma main j'ai pu reposer mon dos.

Un petit sourire entendu illuminant mon visage, j'ai regardé mademoiselle Andrée par en dessous, n'attendant pas qu'elle murmure à mon oreille comme chaque dimanche soir :

-          Merci mon chouchou ; défaites-vous. Je vais vous faire un tralala…

Moi, je voulais lire son visage quand je lui ai dit d'un air faussement innocent :

  -  Souhaitez-vous visiter le musée d'Orsay ?

A son air ébahi, j'ai compris que je l'avais intriguée. Mais elle a répliqué :

-          Allons ! Chouchou. Un tralala, c'est déjà une très bonne chose, n'allez pas imaginer une cochonnerie que je ne saurais faire !

Alors là,  j'ai éclaté de rire et j'ai vu à son air pincé que je venais de la vexer. Aussi, sans lui laisser le temps de se reprendre, j'ai enfoncé le clou :

-          Ne me prenez pas pour plus pervers que je ne suis, mademoiselle Andrée. Le musée d'Orsay, c'est un Cd-rom que je vous invite à regarder sur mon ordinateur.

-          Encore faudrait-il…

Mais j'avais déjà déplacé le cartable, la pile de linge, les deux casquettes et le manteau.

Elle a fait :

-          Oh ! …

Je jubilais. Mais je ne voulais pas montrer ma vanité. D'un geste nonchalant, étudié, j'ai allumé l'appareil qui a fait un flash, éclairant l'écran par les mots anglais que je ne comprends pas et par des chiffres à donner le vertige. Et puis j'ai tiré deux chaises face à l'ordinateur.

  -  Je vous en prie, mademoiselle Andrée, asseyez-vous !

Le chignon impeccable, bouche bée et les seins en suspension, elle semblait stupéfaite.

Au fond de moi, j'étais ravi.

Elle a rajusté sa jupe, puis, équilibrant sur son nez les grosses lunettes à la monture en écailles -qu'avait-elle fait de la monture jaune ?- docilement, elle s'est  assise.

                   Extrait  L'Affaire du 15 pouces  par Serge Dupont-                                            Valin. Manuscrit protégé

 

 

 



05/11/2009
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